Artigo Revisado por pares

L’Église, l’État et la santería. Fabriquer le territoire avec et depuis le fait religieux à Regla, La Havane

2024; Armand Colin; Volume: N° 756-757; Issue: 2 Linguagem: Francês

10.3917/ag.756.0129

ISSN

1777-5884

Autores

Laurine Chapon,

Tópico(s)

Diverse Aspects of Tourism Research

Resumo

À Regla, quartier portuaire et périphérique en voie de désindustrialisation de La Havane, le fait religieux est un processus structurant de la fabrique territoriale et un élément identitaire fort pour les habitant.es. Le sacré se matérialise dans l’ensemble des espaces publics et est un facteur de mise en tourisme discret de l’espace. L’objectif de cet article est de montrer, à partir d’une enquête ethnographique longue, comment les pratiques religieuses, afro-cubaines et catholiques, sont des vecteurs de territorialisation à l’échelle du quartier. Le sacré structure le paysage urbain, tant dans les pratiques temporaires et événementielles, comme les pèlerinages (annuels ou quotidiens) que dans le paysage visuel et sonore et à l’échelle domestique et intime des foyers. Les acteurs religieux (chef du cabildo , prêtre de l’église catholique, santeros et babalaos ) jouent un rôle majeur dans la fabrique de la ville ; il est intéressant d’analyser les interactions socio-politiques qui se jouent entre ces derniers et l’État à différentes échelles. Les pratiques afro-cubaines connaissent en effet des processus de patrimonialisation et de culturalisation qui contribuent à leur sécularisation, notamment opérée par l’État. Paradoxalement, ces processus renforcent aussi certaines croyances et pratiques, dans des espaces négociées entre différents acteurs. Questionner la fabrique territoriale au prisme du religieux est d’autant plus intéressant à Cuba qu’il permet de comprendre les interactions complexes qui se jouent, à différentes échelles entre citadins et État.

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