Artigo Revisado por pares

Particularités des hépatites auto-immunes : association à d’autres maladies dysimmunitaires et facteurs associés à la réponse au traitement

2024; Elsevier BV; Volume: 45; Linguagem: Francês

10.1016/j.revmed.2024.04.224

ISSN

1768-3122

Autores

A. Dhib, Shema Ayadi, R. Hamouga, Yosra Zaimi, A. Mensi, E. Belhaj Mabrouk, Y. Saïd, Leïla Mouelhi, R. Dabbeche,

Tópico(s)

Hepatitis C virus research

Resumo

L'hépatite auto-immune (HAI) est une maladie inflammatoire du foie immuno-médiée, à révélation aiguë ou chronique, survenant assez souvent sur un terrain génétique prédisposé. En l'absence de traitement adéquat, cette inflammation peut être responsable de nécrose, de fibrose et évolution vers la cirrhose. Le but de ce travail est d'étudier les aspects cliniques, para-cliniques et thérapeutiques des hépatites auto-immunes, de rapporter la prévalence des maladies auto-immunes au cours de cette hépatopathie et de déterminer les facteurs associés à la réponse au traitement. Il s'agit d'une étude rétrospective descriptive et analytique colligeant les patients diagnostiqués d'une hépatite auto-immune. Nous avons exclu de cette étude les formes entrant dans le cadre d'un syndrome de chevauchement. Trente patients ont été inclus dans cette étude, avec une nette prédominance féminine : 27 femmes et 3 hommes. L'âge moyen des patients était de 48 ans [21–77 ans]. La durée médiane de suivi était de 52 mois. Quarante-trois pour cent des patients avaient une autre maladie auto-immune (MAI) associée : une thyroïdite auto-immune (n = 6), un Sd de Sjögren (n = 3), une anémie hémolytique auto-immune (n = 3), un diabète de type I (n = 2), un lupus érythémateux systémique (n = 1), une sclérose en plaque (n = 1), un purpura thrombopénique immunologique (n = 1) et une ovarite auto-immune (n = 1). Le mode de révélation était une hépatite aiguë dans 37 % des cas (n = 11) dont 7 cas étaient sévères avec un TP < 50 %, une perturbation chronique du bilan hépatique dans 33 % des cas (n = 10) et une cirrhose dans 30 % des cas (n = 9) avec un score de Child-Pugh moyen à 9. Pour les anomalies du bilan immunologique, les AAN étaient positifs à un titre > 1/80 dans 70 % des cas, des AML étaient positifs dans 50 % des cas avec positivité des anticorps anti-SLA chez 5 patients soit 16 % des cas. Des anti-LKM1 étaient positifs chez 2 patients et des anti-LC1 étaient positifs chez 1 patient. Le taux d'IgG moyen est de 3670 soit 2,2 N. Une ponction biopsie hépatique a été réalisée chez 13 patients. L'hépatite d'interface et l'infiltrat plasmocytaire étaient les lésions les plus fréquemment observées. Le score simplifié d'HAI a été calculé avec une moyenne égale à 6. Un traitement d'induction a été instauré chez 23 patients, dont 4 patients ont été traités par une corticothérapie seule et 19 patients ont été traités par une corticothérapie avec un immunosuppresseur de type azathioprine introduit à un délai moyen de 4 semaines. La réponse au traitement était favorable dans 53 % des cas, une réponse incomplète a été constatée chez 4 patients et un échec thérapeutique chez 2 patients ayant nécessité le recours au traitement de 2ème ligne par mycophénolate mofétil (MMF). Il y a eu 4 cas d'amélioration spontanée sans traitements. Une aggravation de la fonction hépatique a été observée dans 26 % des cas. En analyse univariée, Il n'y avait pas une différence statistiquement significative entre les patients ayant que l'HAI et ceux ayant d'autres MAI associées en ce qui concerne la réponse au traitement et l'aggravation de la fonction hépatique. Par ailleurs, l'âge < 40 ans (p = 0,04), la présence d'une cirrhose au moment du diagnostic (p = 0,02), la positivité des anticorps anti-LKM1 et anti-SLA au bilan immunologique (p = 0,001) et l'absence de normalisation du bilan hépatique (p = 0,001) après traitement étaient associés à une évolution défavorable (réponse incomplète ou échec thérapeutique). Dans cette série, la forme aiguë était le mode de révélation le plus fréquent avec un pourcentage non négligeable d'hépatite aiguë sévère. Cette hépatopathie est fréquemment associée à d'autres maladies auto-immunes sans pour autant avoir un impact pronostic. Toutefois, la recherche d'autres pathologies dysimmunitaires doit être systématique lors du diagnostic d'une HAI.

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