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What is Aesthetic Progress?

2024; De Boeck Superior; Volume: 310; Issue: 4 Linguagem: Francês

10.3917/rip.310.0075

2033-0138

Rosalia Peluso,

Aesthetic Perception and Analysis

Dans le monde contemporain, la notion de progrès doit être considérée comme un « rebut », un « anachronisme », dont la réflexion sur l’histoire doit se passer. La logique des événements, à partir du XXe siècle, a exposé la faillibilité de cette loi qui, depuis les Lumières, semblait régir le cours de l’histoire humaine. Benedetto Croce a longuement réfléchi sur l’idée de progrès et en a souligné diverses limites. Dans sa réflexion la plus aboutie sur l’histoire, il distingue le progrès comme « état d’esprit » du progrès comme « concept philosophique » : si l’on peut et doit apprendre à se passer du premier, parce qu’il n’a pas de fondement scientifique ni philosophique, le second doit en revanche être réinvesti dans une vision dialectique de l’histoire qui reconnaît un critère de la progression, toujours en lien avec celui de la régression, de la décadence, de la catastrophe. En un mot, seule une vision dialectique de l’histoire permet de considérer ensemble le positif et le négatif. Cet article traite des premières réflexions de Croce sur le progrès : nous examinons ses premiers écrits sur l’esthétique et montrons comment les contradictions du progrès étaient déjà visibles lorsque Croce discutait du progrès relativement à la poésie ou à l’art. Ces thèses préliminaires sur le progrès esthétique permettent d’identifier des éléments de philosophie de l’histoire dans l’esthétique de Croce, ce qui est rendu possible par le lien profond que Croce établit entre l’art et l’histoire.