Artigo Acesso aberto Revisado por pares

Muskuwaari, immigration et mutations spatio-agricoles en pays guiziga (Extrême-Nord Cameroun)

2011; UMR 245 - CESSMA; Issue: 2 Linguagem: Francês

10.4000/cdg.2969

ISSN

2107-7266

Autores

Félix Watang Zieba,

Tópico(s)

African Studies and Geopolitics

Resumo

RESUME Ce travail qui porte sur les mutations spatio-agricoles en pays guiziga dans la region de l'Extreme-Nord du Cameroun a pour objectif de comprendre la dynamique actuelle de cet espace longtemps qualifie de zone d'emigration. Aujourd'hui, l'on y constate le defrichement des derniers espaces inoccupes et l'occupation des zones interstitielles entre les differents terroirs guiziga, par des immigrants originaires du sud de la plaine du Diamare en quete d'espace de culture de muskuwaari. Si leur ampleur est relativement faible par rapport a celle des autres courants migratoires encadres au Nord Cameroun, il faut souligner qu'il s'agit de l'installation de plus de 400 familles de migrants depuis 1990, dans plus de 20 terroirs situes en pays guiziga, repartis dans 4 lamidats (Moutourwa, Midjivin, Mindif, Maroua), 3 arrondissements (Maroua, Moutourwa, Mindif) et un district (Dargala), bref dans le dernier espace ethnique homogene guiziga. C'est dire que le phenomene des nouvelles mobilites spatiales n'est pas negligeable parce qu'il se deroule dans un espace au peuplement ancien. Il est question ici de mettre en exergue cette nouvelle orientation de la mobilite dans la plaine du Diamare tout en redefinissant tout le systeme migratoire ruro-rural du Nord Cameroun avant d'analyser la relation consequente entre ces nouvelles mobilites spatiales de la population a l'interieur de la plaine du Diamare et les mutations spatio-agricoles actuelles en pays guiziga. L'analyse des informations qui resultent de l'observation de terrain (enquetes, entretiens, leves au GPS, prises de vue effectues entre 2003 et 2007) et de l'exploration des documents (archives et ouvrages scientifiques) montrent que mutations agricoles, foncieres et territoriales sont en relation avec les mobilites spatiales recentes observees a l'interieur de la plaine du Diamare. Elles se caracterisent surtout par une orientation sud/nord. Les mutations agricoles sont considerables a l'echelle de l'exploitation, d'un terroir d'immigration a un autre. Ceci tant au niveau de l'evolution de la taille des parcelles que de la production du muskuwaari. Quant aux mutations foncieres, elles sont visibles a travers la transformation des modes d'acces a la terre et les strategies mises en place par les acteurs immigrants et autochtones. L'exemple des terroirs d'immigration temoins de Barawa Ladde, de Foulou et de Mobono methodiquement choisis, illustre parfaitement ce point de vue. Par ailleurs, l'echelle regionale nous permet de voir une construction de territoires agricoles par les migrants au-dela des limites centenaires des lamidats. C'est le cas du petit terroir de Mobono qui s'est construit sur deux lamidats (Moutourwa et Mindif). Les frontieres des lamidats sont alors de moins en moins considerees comme des obstacles a l'extension des espaces agricoles. On note aussi une recomposition du territoire d'immigration a travers sa « toupourisation ».

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