L’université des vertes forêts et la philosophie des armes : Mao à l’épreuve du second front uni (1937-1945)

2007; Association française d'études chinoises; Volume: 26; Issue: 1 Linguagem: Francês

10.3406/etchi.2007.901

ISSN

2111-4544

Autores

Jacques Andrieu,

Tópico(s)

Communism, Protests, Social Movements

Resumo

La Longue Marche permit à Mao Tsé-toung de prendre la direction militaire du communisme chinois. Mais il lui restait encore à s’imposer sur un plan politique et doctrinal. Aussi, en 1936 et 1937, s’aventura-t-il sur le terrain philosophique en donnant deux cycles de conférences dont certaines (celles regroupées sous les titres : «De la pratique » et «À propos de la contradiction » ) allaient bientôt constituer l’essentiel de l’armature idéologique du PCC. Mais un simple examen révèle une contamination par le vieux flacon chinois du contenu marxiste-léniniste que Mao tente d’y verser. Cette contagion, qui, à partir d’octobre 1938, serait assumée dans toute sa plénitude comme l’expression d’une volonté de sinisation du marxisme, conférait à la guérilla ses lettres de noblesse politique. Après l’élimination de Wang Ming, le missi dominici de Moscou, Mao fut en position de mettre à profit la guerre contre le Japon pour affaiblir le KMT, auquel le PCC était en principe de nouveau allié, au sein d’un front uni conclu à la suite de l’Incident de Xi’an (12 décembre 1936). Mais il préparait en même temps la Chine à des lendemains difficiles : c’est en effet en 1939, dans la foulée de cet effort de sinisation, que Mao se crut autorisé à réduire l’immense complexité du marxisme à un slogan unique : «On a raison de se révolter » , qui servirait pendant la Révolution culturelle à justifier les terribles exactions commises par les Gardes rouges.

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