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La géographie entre le mythe et la science. Essai d'épistémologie

1974; Volume: 18; Issue: 1 Linguagem: Francês

10.3406/tigr.1974.978

2613-2737

Alain Reynaud,

Historical Geography and Geographical Thought

L'ouvrage met l'accent sur les contradictions et les ambiguïtés de la géographie ou tout au moins d'une certaine tradition géographique — encore vivace aujourd'hui -fondée sur l'étude des relations entre l'homme et le milieu naturel ainsi que sur les études régionales intégrées. Il s'ordonne autour de quatre thèmes principaux. -le vieux problème du déterminisme du milieu naturel : au lieu de se demander si le milieu explique les activités humaines ou si 1' homme domine le milieu, il semble préférable de dégager trois types de rapports entre l'homme et le milieu, irréductibles les uns aux autres : les rapports subis, les rapports voulus et les rapports rêvés. -le mythe de l'unité de la géographie : la géographie se veut science de synthèse mais n'est bien souvent que juxtaposition gratuite d'éléments disparates et elle débouche alors sur un encyplopédisme vain et stérile. Tout le problème est de trouver une dominante qui permet d'ordonner, par rapport à elle, des connaissances variées. Une distinction est alors possible entre science fermée (repliée sur elle-même) et science ouverte s structurée par le choix d'une dominante. -les ambiguïtés de la notion de région : la distinction région homogène — région polarisée est souvent factice. La notion de spatialité différentielle permet peut-être de poser le problème de la région géographique en d'autres termes. Une tentative de psychanalyse de la notion de région permet d'en dégager les aspects irrationnels et subjectifs. -les fondements idéologiques de la géographie : les rapports géographie-politique, le ruralisme, qui a longtemps caractérisé la géographie — surtout en France —, et l'obsession de la nature et de l'histoire permettent de déboucher sur la distinction géostatique-géodynamique.